jeudi 9 avril 2015

Genesis

"La seule chose qui lie les individus entre eux, ce sont les idées. Les idées mutent et se propagent. Elles changent de détenteur autant que les détenteurs changent d’idées."



L’apparence influence toujours notre première impression, il faut parfois savoir aller au-delà, au risque sinon de passer à coté de quelque chose d’extraordinaire. C’est ce qui a faillit m’arriver avec Genesis car on ne peut pas dire que la couverture soir attirante. L’effet argenté aux reflets arc-en-ciel tape dans l’œil mais la mosaïque de têtes d’orang-outan fait presque peur. J’ai tout de même acheté ce livre après que ma libraire l’ait si bien défendue. Autant dire que je n’en suis pas déçue. Morale, toujours écouter sa libraire.

Anax a cinq heures pour convaincre le jury. Son sujet, la vie d’Adam Forde. Né alors que le monde a été ravagé par la Grande Peste, il grandit dans une communauté réglée et encadrée. Très vite, ses émotions prennent le dessus sur sa raison. Une erreur le condamne à l’emprisonnement, sa seule compagnie : Art, un androïde à intelligence artificielle. Au fil de leurs conversations, leurs ressemblances se manifestent. Une question revient sans cesse, qu’est-ce que l’intelligence ? Qu’est-ce qu’est l’esprit ? Plus l’histoire avance, plus le piège se referme sur Anax. Jusqu’au final, stupéfiant.

Genesis est le neuvième roman de Bernard Beckett. Professeur à l’université, il enseigne les mathématiques, l’anglais et le théâtre. Cet auteur néo-zélandais cible un public de jeunes adultes. Il a eu l’idée de ce livre alors qu’il travaillait sur la mutation de l’ADN.

Deux histoires en une, deux histoires à deux moment de l’Histoire. Deux mondes différents. Ce livre est très riche. On se laisse prendre par la vie d’Adam et la situation d’Anax ressemble à toutes celles que nous avons pu vivre lors de n’importe quel examen oral. Le livre soulève rapidement une question qui nous est fondamentale, serions nous prêt à laisser libre cours à nos sentiments sachant qu’ils pourraient détruire une population entière ? Ou encore qu’est-ce qui définit l’esprit, l’intelligence ? De la philosophie au cœur de la science-fiction. L’écriture fluide nous porte sans accrocs. Pour terminer sur une touche surprenante qui change définitivement notre vision. Conseil, ne lisez pas la fin en avance ou l’effet de surprise ne serait pas le même.
Je n’ai jamais été si surprise par le dénouement d’un roman alors autant dire que c’est un très bon point pour lui.


Genesis, Bernard Beckett, Gallimard jeunesse, 2009

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