dimanche 26 avril 2015

Demain une oasis

"Je ne veux pas refaire l’univers, je veux juste que tout le monde y vive."


Après La bohème et l’Ivraie et Mytale, Ayerdhal signe son troisième roman de science-fiction. Bien que Demain, une oasis soit davantage un roman d’anticipation, que de science-fiction pure, l’auteur ne dévie pas de sa ligne de conduite et nous livre une fois de plus un récit engagé.

J’ai connu Ayerdhal avec Parleur ou les chroniques d’un rêve enclavé, immédiatement, je suis tombée sous le charme de son écriture, de la force de son roman. Peu à peu, j’en ai lu d’autres mais à chaque fois, j’en ressortais avec la même déception. Les idées, la force du récit étaient toujours présentes mais son écriture avait perdue de sa magie. Pourtant, Demain, une oasis a réussit à me réconcilier avec ce grand auteur français.

Auparavant il avait un prénom. Aujourd’hui il est l’Interne. Alors que l’industrie spatiale prospère, se développant chaque jour davantage, l’Interne travaille pour l’OMS à Genève. Enfin ça c’était avant, avant son kidnapping. Lorsqu’il se réveille, son monde se retrouve bouleversé. Le voilà forcé et contraint d’aider un groupe, pour le moins hétéroclite. Leur mission sauver la population d’Afrique ou plutôt l’aider à survivre. L’Interne comprend que la flambée spatiale s’est faite aux dépends du tiers qui désormais se retrouve abandonné par égoïsme des puissants. Mais n’est-ce pas également de l’égoïsme que d’enlever, voler et détourner même pour aider des populations démunies ?

L’auteur fait une fois de plus preuve de talent en adaptant parfaitement son langage au genre littéraire. Ici, tout est plus que réel, rude voir cruel, il ne s’embête pas avec de jolies figures de style. Non, tout est direct et touche au plus profond le lecteur. Sans parler qu’Ayerdhal est peut être l’un des seuls pour qui la narration à la première personne du singulier est plus réussite que celle à la troisième personne. Peu de sentimentalisme mais on sent un lien fort unissant les personnages même s’il est peu développé. L’histoire met l’accent sur les valeurs de la morale, de l’égoïsme et sur les enjeux planétaires. Il dénonce l’indifférence des sociétés occidentales face à la misère et détresse du tiers monde. Un roman qui se lit facilement et bien qu’il donne matière à réfléchir, je suis sortie encore sur ma faim. Les émotions auraient mérité d’être plus développées et la langue un peu plus travaillée.



Demain, une oasis, Ayerdhal, Au diable vauvert, réédition 2006

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