"Je ne veux pas refaire l’univers, je veux juste que tout le monde y vive."
Après La bohème et l’Ivraie et Mytale, Ayerdhal signe son troisième
roman de science-fiction. Bien que
Demain, une oasis soit davantage un roman d’anticipation, que de
science-fiction pure, l’auteur ne dévie pas de sa ligne de conduite et nous
livre une fois de plus un récit engagé.
J’ai connu
Ayerdhal avec Parleur ou les chroniques
d’un rêve enclavé, immédiatement, je suis tombée sous le charme de son
écriture, de la force de son roman. Peu à peu, j’en ai lu d’autres mais à
chaque fois, j’en ressortais avec la même déception. Les idées, la force du
récit étaient toujours présentes mais son écriture avait perdue de sa magie.
Pourtant, Demain, une oasis a réussit
à me réconcilier avec ce grand auteur français.
Auparavant
il avait un prénom. Aujourd’hui il est l’Interne. Alors que l’industrie
spatiale prospère, se développant chaque jour davantage, l’Interne travaille
pour l’OMS à Genève. Enfin ça c’était avant, avant son kidnapping. Lorsqu’il se
réveille, son monde se retrouve bouleversé. Le voilà forcé et contraint d’aider
un groupe, pour le moins hétéroclite. Leur mission sauver la population
d’Afrique ou plutôt l’aider à survivre. L’Interne comprend que la flambée
spatiale s’est faite aux dépends du tiers qui désormais se retrouve abandonné
par égoïsme des puissants. Mais n’est-ce pas également de l’égoïsme que
d’enlever, voler et détourner même pour aider des populations démunies ?
L’auteur
fait une fois de plus preuve de talent en adaptant parfaitement son langage au
genre littéraire. Ici, tout est plus que réel, rude voir cruel, il ne s’embête
pas avec de jolies figures de style. Non, tout est direct et touche au plus profond
le lecteur. Sans parler qu’Ayerdhal est peut être l’un des seuls pour qui la
narration à la première personne du singulier est plus réussite que celle à la
troisième personne. Peu de sentimentalisme mais on sent un lien fort unissant
les personnages même s’il est peu développé. L’histoire met l’accent sur les
valeurs de la morale, de l’égoïsme et sur les enjeux planétaires. Il dénonce
l’indifférence des sociétés occidentales face à la misère et détresse du tiers
monde. Un roman qui se lit facilement et bien qu’il donne matière à réfléchir,
je suis sortie encore sur ma faim. Les émotions auraient mérité d’être plus
développées et la langue un peu plus travaillée.
Demain, une oasis, Ayerdhal, Au diable vauvert, réédition 2006
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